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lac d'eychauda

lac de l'eychauda

dimanche 6 mars 2016

Aymon trail

C'est avec beaucoup de joie que je me rends dans les Ardennes, mon département de naissance pour participer à la deuxième édition de l'Aymon trail.
Je connais déjà bien le magnifique parcours de ce trail avec ses trente-deux km pour 1600D+. C'est un tracé complet avec tout ce qui fait à mes yeux un vrai trail, du dénivelé, de la technique, du single, de la relance...et ne parlons pas de l'organisation qui n'a rien à envier aux plus grands (encore bravo à tous ces bénévoles qui ont su faire de cette course une épreuve unique en son genre).
Le départ fictif s'effectue du cosec de Bogny sur Meuse pour se rendre sur la platelle des Quatres fils Aymon. Dans la petite grimpette qui rejoint le départ je me rends vite compte que les jambes ne sont pas au rendez-vous et je suis obligé de changer ma stratégie de course. Je vais devoir partir tranquille sachant pertinemment que je vais être pris dans les bouchons de début de course.

Le départ est donné au son de la cornemuse et les premiers

ne perdent pas de temps pour s’élancer dans la petite boucle qui nous ramène sur la platelle. Dans l’ascension du premier rocher je n'échappe pas au premier bouchon, je prends ça avec philosophie en me disant que ça va me permettre de faire redescendre le cœur, même pas. Je n'ai vraiment pas de bonnes sensations et je sens déjà des raideurs dans les mollets. Je fais une course d'attente en espérant passer ce moment difficile. Une fois passé la traversée des Quatres fils, nous nous lançons dans un long faux plat sur les crêtes entre Meuse et Semoy, je m'efforce de courir alors que les traileurs qui m'entourent alternent marche et course. Ça me redonne un peu de moral mais le physique n'est toujours pas là. Un petit coucou au signaleur habillé en chevalier (pol 7) me fait oublier quelques instants ma méforme. Ce qui m'est agréable sur ce trail hormis le lieux que j'affecte, c'est qu'il y a beaucoup de visages qui me sont familiers. J'ai hâte de rejoindre le plateau d'Haulmé où m'attendent mes proches mais que c'est difficile de courir dans ces conditions à tel point que je me demande si je dois continuer. Leurs encouragements m'incitent à poursuivre mais pour combien de temps car je sais que c'est un parcours exigeant et que dans cet état j'aurai vraiment du mal à le boucler. 

J’atteins la première grosse montée qui va vraiment me servir de juge pour l'issue de l'épreuve. Bizarrement un déclic se produit, je ne subis pas trop cette difficulté et ma gêne aux mollets ne s’amplifie pas. Je commence à accentuer mon effort et arrive enfin à atteindre mon rythme de course. Je traverse bien le "chemin des moines" et commence vraiment à grignoter mon retard en ne cessant de doubler des concurrents. Je digère bien la deuxième grosse montée et relance dans le long faux plat qui nous emmène au Loup. Mes proches sont surpris de me voir arriver si tôt je viens de passer de la 130èm places aux environs de la 70èm. Je fais le plein d'encouragement et me ravitaille,

c'est pour moi une nouvelle course qui commence, d'autant plus qu'à ce stade de l'épreuve les deuxièmes binômes du relais prennent leur envole.

Dans l'euphorie de retrouver des sensations, je me laisse aspirer par ces traileurs frais dans le petit single qui nous conduit au pied de la grosse difficulté du jour dénommée "the wall". Le cardio refonctionne normalement mais je lève le pied pour franchir ce mur où mon fan-club m'attend. Mon frère fait quelques foulées à mes côtés et c'est motivant, j'aurais bien aimé que cela dur plus longtemps mais il doit me quitter pour se rendre au prochain lieu d'encouragement "la fontaine Rua" que je ne tarde pas à rejoindre. Le tracé se poursuit le long de la semoy direction Tournavaux, c'est une portion roulante malgré la présence de boue j'arrive à courir aux environs de 11km/h mais la fatigue commence à apparaître, normal à ce stade de la course! Nous attaquons encore une montée mais celle-ci je ne connais pas, elle va me laisser des traces mais j'arrive tout de même à refaire la jonction avec trois traileurs qui m'avaient pris quelques mètres dans l'ascension. Pour ne pas changer sur cette épreuve, nous attaquons à nouveau une montée, c'est l'avant-dernière et c'est bon pour le moral, je prends la tête du petit groupe mais je suis préoccupé par mes réserves de boisson qui sont épuisées. Heureusement j'aperçois mes proches au pied de la dernière bosse ce qui n'était pas prévu, j'en profite pour me désaltérer et dépanner les deux traileurs qui m'accompagnent, apparemment nous sommes tous assoiffés. Mon frère à son habitude m'accompagne quelques pas et me signale que je suis entrain de lâcher mes compagnons d'aventure, c'est motivant et ça me permet de passer cette dernière difficulté en courant, résultat, je grignote encore deux places. Maintenant descente vers l'arrivée avec un début de crampe au quadri gauche, heureusement ça tiendra jusqu'à l'arrivée ou je finis par gagner encore deux places au sprint. Bonne fin de course en finissant 53èm/400 et 18èV1 en 3h49 à 58mn du premier Mathieux Boucherit du team salomon Belgique. Encore un grand bravo au organisateur et merci à mes proches sans qui j'aurais certainement abandonné vu ma condition au départ.

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