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lac d'eychauda

lac de l'eychauda

lundi 4 juin 2018

Trail de Haute Provence

Ultra de Lure

En ce week end du 12/05 je me rends à Forcalquier pour mon premier gros Trail de l'année. C'est une course que j'ai déjà faite l'année dernière et que j'avais apprécié. Elle n'est pas trop loin de la maison et la date se situe bien sur le calendrier vis-à-vis de mes futurs objectifs. Contrairement à l'année dernière, je me rends sur les lieux la veille de l'épreuve car le départ est à 5h du matin. Mes sentiments d'avant course sont partagés, je connais le parcours et ce type d’effort  mais avec les mauvaises conditions météo de ce début de printemps ma préparation n'est pas optimale. Cette course ne représente pas un objectif en soi mais au fond de moi, comme tout compétiteur, j'aimerais améliorer mon temps, même si le but premier est de faire des heures de course. Plus les années passent et plus je me rends compte des effets de l'impact psychologique sur notre corps, cette course préparatoire ne devrait m'apporter que du bien-être et non se transformer en un état de questionnement, mais c'est plus fort que moi, je ne peux m’empêcher de faire des plans sur la comète. La nuit va encore être courte.


 Le réveil ne me sera pas de grande utilité comme souvent la veille d'une épreuve mais l'avantage c'est que je suis sur place. Cet avantage va vite se retourner contre moi car à force de flâner dans mon van, je loupe le départ qui a lieu au moment où j'enfile mes Hoka. Je ne suis qu'à une centaine de mètres de l'arche et me précipite donc sur la ligne en catastrophe, mais tout le monde est parti, je ne vois même plus les frontales. Je vis une autre forme de stress non celui du départ mais celui de la stratégie à apporter. Dois-je essayer de rattraper rapidement les derniers traileurs ou partir à mon rythme pour les rejoindre petit à petit sachant que c'est un ultra et que j'ai le temps pour revenir sur eux. Après quelques minutes, je commence enfin à voir quelques frontales ce qui me fait inconsciemment accélérer. Je rejoins un petit groupe et décide de le doubler avant le premier single descendant. Après ce passage je dois m’arrêter pour lacer mes chaussures, hé oui j'ai dû faire 2,3 kilos avec les lacets détachés, du grand n'importe quoi.


Départ seul
Je profite de la première côte pour finir d'accrocher mon dossard qui n'était fixé que par une épingle et je peux enfin me consacrer à ma course. Il va tout de même me falloir attendre une dizaine de kilos pour enfin ne plus penser à ces péripéties de  début d’épreuve et adopter mon allure normale de course. En ce début d'épreuve je me sens mieux que l'année dernière tout en étant dans les mêmes chronos, il faut dire que je cours avec les bâtons et que pour une première ça a l'air pas mal. Je gère bien les quarante premiers kilos, un peu trop même, car je finis par arrivé au sommet de la montagne de Lure avec dix minutes de retard sur l'année dernière. Ça ne m’inquiète pas trop car les sensations sont bien meilleures, je décide donc de me lâcher car le reste du profil est plutôt descendant. La longue descente vers Sainte Etienne les Orgues n’entame pas trop mon capital musculaire, les cuisses répondent toujours là où j'avais vraiment souffert il y a un an, que du bonheur, je commence vraiment à prendre gout à l'ultra trail. J'entame la dernière difficulté avec un peu moins d’aisance mais c'est tout à fait logique l'arrivée est proche et les kilos commencent à peser, je pense que tout le monde doit avoir le même ressenti si ce n'est bien pire que moi encore. J'arrive dans Forcalquier avec la banane car les sensations et la gestion sont au rendez vous, ainsi que la cerise sur le gâteau, le fameux chrono. Je termine avec  plus de vingt minutes d'avance sur l'année dernière, c'est de bon augure pour ma saison.

 Niveau chiffre ça donne une 80èm place, 34èm de ma catégorie en 11h47. Le vainqueur n'est que Julien Chorier en 7h39.