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lac d'eychauda

lac de l'eychauda

lundi 11 décembre 2017

Saintélyon

Cette course mythique (64èm éditions avec plus de 15000 participants, c'est pour dire) n'était pas à mon programme annuel, même si je m'étais promis de la faire un jour. C'est à cause d'un manque de point pour mon futur objectif, la CCC que je me suis tardivement inscrit à cette épreuve. J'avais organisé mes courses 2017 pour acquérir le nombre de points nécessaire, mais le règlement 2018 a évolué et il me manque donc des points, difficile de trouver des courses qualificatives en cette fin de saison c'est une des seules course restantes. C'est donc avec une préparation minimale (4 semaines) que je me rends sur cette épreuve.

La "Sainté" c'est un trail nocturne départ 23h30 de la ville de Saint-Etienne pour rejoindre Lyon avec 73km pour 2000D+ le premier week-End de décembre, Voila pour les présentations.

J'arrive à Lyon en de début d'après-midi pour aller chercher mon dossard à la Halle Tonny Garnier. Je me rends tout de suite compte de l’ampleur de l’événement, circulation bloquée, entrée filtrée par des vigiles, des dizaines de stands représentant les plus grosses marques, l'arche d’arrivée est à elle seul un joyau lumineux au milieu des gradins remplis par la foule, le ton est donné. Après un petit tour, je retourne rapidement à mon fourgon pour me restaurer et essayer de dormir un peu car la nuit sera longue. Malheureusement le sommeil ne vient pas, je décide donc de partir prendre ma navette direction Saint Etienne, pratiquement aucune attente, les bus s’enchaînent non stop. Arrivée au parc des expos il y a déjà pas mal de monde mais j'arrive tout de même à trouver une place ou je peux m'adosser contre un mur. L'attente est longue, je marche un peu, me ravitaille pour tuer le temps, il est 20h00 et le départ est encore loin, j'essaye de m'assoupir mais sans succès.A 22h00 je rejoins la ligne de départ, ça fait tôt mais je veux absolument partir dans la première vague de 1300 donc pas le choix, il faut combattre le froid en étant statique pendant 1h30, il fait -1 degré, malgré la foule la chaleur humaine ne se fait pas ressentir. Enfin l'arrivée du speaker redonne de l’enthousiasme, le volume de la sono commence à monter et la délivrance approche. Après un hommage à un des organisateurs décédé il y a quelque jour, la musique de l'épreuve retentit (U2). C'est parti pour 7km de bitume où j'ai du mal à maintenir mon allure de course, à chaque coup d’œil sur ma montre je suis trop rapide, avec la nuit j'ai du mal à prendre mes repères (j'avais déjà ressenti cela lors de mes entraînements nocturnes), j'ai hâte de rejoindre les sentiers,  heureusement les nombreux spectateurs aident à faire oublier ce long segment de bitume.

J'arrive sur les sentiers avec un peu d'avance sur ma feuille de route ce qui me permet de ne pas être bloqué au premier rétrécissement, la première montée me permet d'admirer le fameux serpentin de frontal une des marques de fabrique de cette épreuve. Les sensations sont bonnes et me voilà déjà au premier ravito (16èm kilos), un arrêt rapide où je prends du jambon, du fromage et un thé que je consomme en repartant tranquillement. Au moment de reprendre mon allure course, il me vient deux barres dans les jambes, je suis surpris mais je ne m'affole pas, je me dis que c'est passager et certainement dû au froid lors de mon arrêt. La distance qui me sépare du prochain ravito commence à me paraître longue, je regarde souvent ma montre, un peu trop même et ce n'est pas bon signe, pour l'instant je suis toujours dans mes temps, mais de légère crampe d'estomac due à ma boisson gelée vient s'ajouter à mes jambes lourdes. Enfin le deuxième ravito (28km Sainte Catherine) je bois deux soupes chaudes, refait le plein d'eau, un peu de solide et je repars, la relance est encore plus difficile que tout à l'heure et ça commence vraiment à m’inquiéter, je suis tout juste dans mes temps et je n'ai fait qu'un peu plus d'un tiers de l'épreuve. Je décide d'oublier ma feuille de route et de courir avec les moyens du moment, malgré tout j'ai toujours les jambes dures et les kilos qui arrivent sont très exigeants, de la neige, du vent et des passages très glissants. Heureusement l'ambiance est remarquable, des spectateurs venus de nul part, autour de grands feux sont là pour nous encourager, ils crient à en perdre leur voix, nous tapent dans les mains, nous sortent deux trois blagues, et nous réchauffent le cœur, ils sont vraiment les bienvenus. J'arrive dans la douleur au troisième ravito (41èm kilos Saint Genoux) et je me demande si je ne vais pas stopper mon aventure, je n'arrive plus à boire car mes bouchons de gourdes sont gelés, je me sens faible et il reste encore un sacré morceau à parcourir, je suis arrivé à ce ravito avec 1 de plus que prévu, mais j'ai encore une marge énorme sur les barrières horaires, je décide donc de repartir jusqu'au prochain ravito quitte à marcher. Petit à petit, je retrottine et malgré de mauvaises sensations mon rythme n'est pas mauvais j'ai trouvé une manière de boire, j’enlève le bouchon de ma gourde et casse la glace avec mon doigt puis fais fondre la glace pilée dans ma bouche pendant plusieurs minutes, mais à chaque gorgée je sais que je vais avoir mal à l'estomac pendant plusieurs minutes mais c'est le prix à payer pour m'hydrater entre les ravitos. J'arrive au quatrième et avant-dernier ravitos (52èm kilos Soucieu-en-Jarrest) mes sensations sont toujours mitigées, je ne souffre pas plus mais je n’éprouve aucun plaisir et il me reste encore plus d'un semi-marathon à effectuer, ce qui me paraît énorme vu la forme et la motivation du moment qui plus est avec le speaker qui annonce le départ du bus pour ceux qui abandonnent. J'avoue que je me suis vraiment posé la question, mais je me suis rappelé pourquoi j’étais là et que si je n'avais pas les points de cette course, je reportais mon projet pour un an. C'est donc dans la douleur plus mentale que physique heureusement, que je repars vers le dernier ravito, j'avoue que je n'ai plus trop de souvenir marquant, je me suis mis dans un genre de bulle et n'en suis sorti qu'à l'arrivée, je sais que même dans le dernier kilo je n'avais pas d'euphorie comme on peut le ressentir quand on sait que l'objectif est atteint.


je termine en 9h54, 1929èm sur 5780, déçus de mon temps car je voulais boucler cette course entre 8 et 9 h ( c'est peut-être ça d’ailleurs qui m'a plombé cette épreuve). Je ne sais pas pourquoi je m’étais fixé un temps car ce type de format est tout nouveau pour moi et l'essentiel était d’être "finisher", mais malgré mes mauvaises sensations et certaines mauvaises critiques sur cette épreuve, je sais que j'y reviendrai car je ressens une attirance et j'ai l'impression de ne pas avoir bien profité de ces moments hors normes. Je recommande cette expérience atypique qu'est la Saintélyon.

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