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lac d'eychauda

lac de l'eychauda

mardi 13 juin 2017

Trail de Haute Provence

Samedi 27 Mai est le jour de mon premier ultra trail. Je me lance enfin dans ce fameux défi, finir un ultra, c'est un double objectif car d'une part je vais voir si je suis capable de boucler cette course et d'autre part je veux marquer les points qu'ils me manquent pour espérer participer à la CCC l'année prochaine.


Levé à 2h00 du matin, je me réveille facilement et sans trop de fatigue, pour ce qui est du petit déj, c'est plus compliqué j'avais prévu une omelette mais ça ne passe pas, je m'efforce de déjeuner comme à mon habitude mais c'est déjà difficile. Je décolle à 2h45, le départ a lieu à 5h00 et j'ai une bonne heure trente de route. J'arrive trois quarts d'heure avant le départ et vais chercher mon dossard, la ville de Forcalquier est encore endormi, j'ai l'habitude de la traverser le lundi, jour de marché, et le contraste est surprenant. L'accueil est chaleureux avec en prime des viennoiseries mais malgré mon faible pour les gâteaux, je ne me laisse pas tenter par peur de mal digérer le beurre. Je me prépare tranquillement en refaisant un point sur mon nécessaire de course  et me rends au briefing de départ. Je m'aperçois en voyant le sac des Traileurs que j'ai oublié d'accrocher une étiquette avec mon numéro de dossard sur mon porte boisson, je ne sais pas quoi faire, après hésitation je me rends vite à mon véhicule pour aller chercher cette fameuse étiquette et à mon retour le départ est donné. Pas le temps de tergiverser et nous partons au son de la musique de Rocky. Contrairement à ma dernière course je ne pars pas stressé ce qui me permet d'apprécier le serpentin que forme la lueur des frontales. Nous quittons rapidement la ville pour nous rendre sur une monotrace à travers une forêt de chênes. Je ne sais pas trop quel rythme adopter mais dans
l’immédiat je me contente de courir avec le petit groupe auquel j’adhère. Les kilomètres me paraissent bien longs en ce début de course à tel point que je commence par me questionner "mais qu'est-ce que je fais ici", nous sommes seulement au 14èm kilos et je n'ose même pas imaginer ce qui m'attend. Arrivé aux 20èm kilos, un petit groupe me double, je décide de prendre leurs pas histoire de me rebooster mais après quelques kilomètres à leur coté, je décide de lever le pied et de courir au cardio. Après une descente vertigineuse face à la pente où quelques Traileur sont sur les fesses, j'arrive dans le village de Lardier, un endroit que je connais car mon beau-frère y a résidé. Ça fait du bien d'avoir un peu de repaire qui plus est avec en point de mire le premier ravito. Je fais le plein de boisson et prends quelques morceaux de fromage, un coup de bip sur le dossard et je repars. La chaleur commence à se faire sentir et j'ai hâte de rejoindre la forêt direction la première grosse difficulté du jour, une montée de 850 D+ dans les feuilles. J'ai deux coureurs en visu et j'essaye de calquer mon allure de marche sur la leur. Le tapis de feuille est vraiment épais à tel point que je ne vois plus mes pieds, cette montée me semble interminable. En apercevant la lisière de forêt, je me dis que j'en ai terminé avec cette ascension mais fausse joie il faut encore gravir un mamelon au bout duquel se trouve le prochain ravito. La vue est captivante, on aperçoit à gauche la vallée du Jabron et à droite tous les sommets de Provence. La descente me fait sentir les premières contractures aux quadris, je suis obligé de lever le pied, me faisant rejoindre par plusieurs coureurs je decide tout de même de m'accrocher en constatant que la douleur ne s’amplifie pas, c'est plutôt rassurant. Nous enchaînons sur un sentier avec beaucoup de relance où je finis par distancer le petit groupe qui m'avait rejoint, je suis à présent seul jusqu'au prochain ravito de la montagne de Lure, lieu que je connais assez bien. Après un arrêt assez court, je me dirige vers le sommet qui représente la dernière grosse difficulté du jour, tout du moins concernant le dénivelé A ce stade de la course je sens encore bien, mes quadris me font toujours mal surtout dans les changements de relief mais j'arrive à gérer, la mi-course est passé et c'est bon pour le moral. Je rallie le prochain ravito sans trop de mal, toujours seul, les bénévoles
sont les bienvenues d'autant plus qu'ils m'annoncent que je remonte sur un groupe, ça me booste. En effet en me dirigeant vers Saint Etienne les orgues je ne fais que remonter des places, je me sens vraiment bien à tel point que je m'oblige à freiner un peu mon allure car il me reste tout de même 18 kilos à parcourir. Je reste un peu plus longtemps au ravito, je ne veux pas me précipiter et négliger cet avant-dernier ravito, je prends deux petits sandwichs au jambon et je sais qu'à ce stade de la course je vais finir mon premier ultra, Je suis envahi de plusieurs sentiments mais il me faut reprendre les sentiers vers l'ultime arrêt, dernier ravito de la journée, je refais le plein de mes boissons et bois deux verres de coca.D'après ma montre il me reste 5 kilos à parcourir mais les organisateurs m'annoncent 8 kilos, ça me coupe un peu les pattes et le redémarrage est pénible, je ne sens plus mes quadris dans la descente qui succède le ravito, je suis dans l'obligation de marcher. Lorsque la pente s’atténue j'arrive à relancer doucement la machine mais les kilos me paraissent de plus en plus longs, un dernier raidar de 400 D+ et j'aperçois enfin Forcalquier ville de l'arrivée, c'est fou mais ça redonne des ailes.

 Je finis assez bien ce défi de 80km et 3600D+ en 12h07 35èm scratch et 14ém V1, que du bonheur, pas soucis de gestion ou de santé, je suis même moins fatigué que lors de certain trail court. Un grand bravo à l'organisation rien à redire, je recommande cette course qui pour l'instant reste très conviviale.

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